Astrid, plume du blog Éperdument cheval, est au commande de la Cavalcade des blog et a lancé un thème pour le moins connu de tous les cavaliers: Quand la peur s’en mêle…! La peur à cheval? Les sources et causes sont multiples mais comment y remédier? Voici ma suggestion de recette visant à passer de la peur à la joie.

La peur est à la fois bénéfique et néfaste. C’est une réaction instinctive assurant la survie mais c’est aussi un handicap considérable à l’épanouissement et l’évolution. Dans cette dernière optique,  la peur néfaste peut être contagieuse et engendrer des catastrophes en cascade et sans mesure.

A cheval, la notion de peur a tout son sens. Le cheval est un animal, grégaire et herbivore, habitué à être sur le qui-vive pour fuir le danger. Sans être éthologiste, il n’est pas difficile de s’en rendre compte.

De la peur à la Joie by Audrey S

Quel cavalier, même occasionnel, n’a jamais ressenti ce courant électrique venant de sa monture effrayée traverser tout son corps? Difficile de l’ignorer et de faire retomber la pression n’est-ce pas? Il faut pourtant garder son sang froid pour calmer un animal qui, parfois, il faut bien le dire nous fait vraiment peur par ses réactions incontrôlables et sa force.

Que ce soient des récits d’amis cavaliers ou une expérience vécue, les accidents à cheval sont souvent impressionnants et peuvent parfois être graves. Si on s’en sort sans bobo, il n’en reste pas moins ancrée une belle frousse.

L’imprévisibilité du cheval et les dangers qui peuvent en découler représentent une source de peur pour le cavalier.

Qu’en est-il lorsque les peurs du cavalier contaminent le cheval?

De nature anxieuse,  j’ai mon lot de peurs et de croyances qui me bloque. Pour pouvoir avancer sur son chemin de vie, il est nécessaire de dépasser ses peurs et abolir ses croyances. La pratique de l’équitation avec un accompagnement adéquat est très utile pour cela.

Après un arrêt relativement long de l’équitation (10 ans) en raison d’études longues et travail prenant,  j’ai souhaité reprendre cette discipline, l’amour et la passion du cheval étant plus forts que tout. Il est important de préciser que cet arrêt s’est fait suite à une chute de cheval lors d’une séance d’entraînement au saut d’obstacles qui m’a conduite aux urgences.

Cela étant, à 30 ans, l’insouciance et l’allégresse de la jeunesse (légèrement) atténuées et combinées aux empreintes des peurs passées, un mélange de bonheur et d’appréhension m’envahissait à la reprise de cette passion.

Au début, la discipline de saut d’obstacle était inconcevable. J’étais tellement tétanisée par la peur, que j’en venais à sangloter, ne plus savoir me contrôler et, au final, faire des choses dangereuses. Quant aux balades en forêt, elles étaient source de stress. L’idée qu’un animal sauvage, un chien, un coureur ou un cycliste puisse surgir et faire peur à mon cheval m’angoissait. J’avais, en quelque sorte, peur des scenarii de peur tout droit sortis de mon imagination.

Je véhiculais cette angoisse à ma monture, ce qui rendait les choses difficiles. D’une simple balade au pas, stressée, je faisais du piaffer tout du long,  d’un simple saut de croix,  je me faisais embarquer. Pour y remédier, je choisissais alors de me concentrer sur une discipline qui nécessite rigueur et encadrement visant à obtenir une certaine maîtrise de sa monture dans un petit carré ou dans un manège: le dressage. Une pratique de l’équitation sans risque en apparence. Mais je réalisais très vite que même là, mon cheval pouvait me faire peur par le biais de réactions imprévisibles.

C’est qu’il est difficile d’apprendre à monter à cheval,  bien placer son corps et ses aides, être juste et, en même temps, comprendre et écouter son cheval. La crispation et la volonté de vouloir bien faire de la cavalière « débutante » que j’étais ne facilitaient pas la tâche.

Si je n’avais pas pris conscience que le problème émanait de moi et non du cheval ou de la discipline que je pratiquais, la peur et l’angoisse m’auraient conduite à abandonner cette discipline et le cheval source de joie et d’épanouissement.

Bien encadrée par des professionnels et amis du monde du cheval, j’ai petit à petit appris à LÂCHER-PRISE pour dépasser ces angoisses bloquantes.

Grâce à la patience et la pédagogie de ces personnes (qui se reconnaîtront), aujourd’hui,

  • je saute quelques petites barres en me faisant plaisir et en ayant, même, un sourire jusqu’aux oreilles;
  • je sors en balade en croisant toutes sortes de promeneurs, animaux, motards, cyclistes, etc. sans avoir d’appréhension, le plaisir partagé de la balade étant plus fort;
  • et je pratique le dressage dans une logique de légèreté et de complicité.

S’il est vrai que les femmes et hommes de cheval, mon entourage (famille et amis) ainsi qu’un travail d’introspection ont joué et jouent un rôle important, ces résultats prometteurs n’ont pu se faire sans la gentillesse, la patience et la confiance de mon bon Qalo.

Les peurs effacées/apprivoisées, il est aisé d’apprendre et de progresser dans la JOIE.  Voilà la clé!

De la peur à la Joie by Audrey S

Nous attirons ce que nous sommes et ce que nous pensons. Dans la peur, tout se passe mal, dans la joie tout coule de source. Il est important de combattre ses peurs pour progresser et c’est vrai dans tous les domaines. Si des sensations de « peur néfaste » persistent, la prise de conscience, le travail accompagné et sur soi vise à les réduire.

Le cumul d’expériences de plaisirs et sensations de joie efface progressivement les peurs. Ce processus se poursuit jusqu’à ce que ces peurs ne deviennent qu’un vague souvenir. 

La perspective de la joie nous promet de bien belles et nombreuses cavalcades. 

Pour passer de la peur à la joie, voici un récapitulatif des ingrédients de la recette à pondérer suivant votre situation propre:

De la peur à la Joie by Audrey S

  • être passionné(e) et aimer le cheval;
  • être encadré(e) par des professionnels pédagogues, patients et compétents;
  • avoir des proches enthousiastes et encourageants;
  • apprendre à lâcher prise;
  • faire un travail d’introspection, de la méditation;
  • savoir être patient et progresser à son rythme;
  • donner du temps au temps;
  • anticiper et écouter;
  • féliciter beaucoup;
  • rester positif et calme;
  • multiplier les expériences de plaisirs et de joie (jusqu’à ce qu’elles deviennent la norme);

Merci pour cette thématique inspirante de la Cavalcade des blogs.

Lâchez prise et écoutez votre cœur où la peur n’a pas sa place!

by Audrey S

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